vendredi 1 août 2014

3 août 2014: 18e Dimanche du Temps Ordinaire A

MOT D’ACCUEIL

Jamais insensible aux besoins et aux attentes des personnes souffrantes et affamées, Jésus est même saisi de pitié. Demandons-lui qu’il nous rende attentifs aux appels des gens que nous rencontrons et que nous puissions y répondre avec générosité par le partage du peu que nous avons.


ÉVANGILE SELON SAINT MATTHIEU 14, 13-21

Jésus partit en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les foules l’apprirent et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied. En débarquant, il vit une grande foule de gens; il fut saisi de pitié envers eux et guérit les infirmes.
Le soir venu, les disciples s’approchèrent et lui dirent : «L’endroit est désert, et il se fait tard. Renvoie donc la foule: qu’ils aillent dans les villages s’acheter à manger!» Mais Jésus leur dit: «Ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger.» Alors ils lui disent: «Nous n’avons là que cinq pains et deux poissons.» 
Jésus dit: «Apportez-les-moi ici.» Puis, ordonnant à la foule de s’asseoir sur l’herbe, il prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction: il rompit les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule. Tous mangèrent à leur faim et, des morceaux qui restaient, on ramassa douze paniers pleins. Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille, sans compter les femmes et les enfants.


Comment être capable de manger avec les autres ?

Il y avait un homme qui avait jusqu’ici bien réussi sa carrière : travail intéressant et reconnu, bon salaire, évaluation élogieuses de son rendement. Sa vie de couple évoluait assez bien et les enfants semblaient heureux. Pour les parents et amis, il était l’homme idéal. Tout était parfait, sauf sur un point. L’homme avait des problèmes d’alcool. Pendant un certain temps, il avait réussi à tout dissimuler, grâce surtout à ses nombreux voyages. Mais sa conjointe avait commencé à noter des choses étranges : oubli de l’anniversaire des enfants, tendance à s’isoler, humeur irritable et parfois violente, nombreuses réunions imprévues à la dernière minute sur lesquelles il restait très vagues et dont il ne revenait que tard le soir, ou encore longues soirées enfermées dans son bureau à la maison. Une première crise éclata lorsque la conjointe trouva par hasard certaines bouteilles vides dans le sac des vidanges ; il avait négligé de les enfouir dans les poubelles voisines. Il jura que c’était la seule fois, qu’il avait la situation en main et qu’il ne recommencerait plus. Ce fut vrai… pendant un certain. Et tout recommença. Malgré ses efforts pour tout dissimuler, il s’est laissé surprendre un soir, un ver à la main, dans un état d’ébriété avancé. Devant tant de mensonges et de dissimulations, la femme décida de mettre son conjoint au pied du mur : il fallait trouver une solution définitive ou c’était la fin de leur mariage. L’homme pleura amèrement, avoua sa dépendance, cria son besoin d’aide et s’engagea moins à ne plus jamais boire qu’à dire constamment la vérité. C’est ainsi que cet « homme idéal », en prenant la route de la vérité, retrouva le chemin de la guérison et le chemin de la liberté. Sa conjointe lui offrît tout le soutien dont il avait besoin et la vie de couple reprît avec une profondeur nouvelle.

Cette histoire que je viens de raconter permet d’entrer dans l’évangile de Matthieu sur la multiplication des pains. Nous oublions trop souvent le début du récit : « Voyant devant lui une foule immense, Jésus fut ému de compassion pour tous ces gens et se mit à guérir leurs malades. » Qui sont ces gens à la recherche de Jésus, au point de le sortir de sa retraite dans le désert ? Des gens qui ont besoin d’aide. Ce sont des gens souffrants. Quand on souffre trop, toutes nos énergies se centrent sur le combat contre la douleur, et il en reste très peu pour s’intéresser aux autres et à l’ensemble de l’humanité. Et on n’a pas tellement d’appétit.

Mais Jésus passe la journée à guérir les gens et voilà qu’ils retrouvent leur vigueur. D’expérience nous savons qu’après être libéré d’une longue maladie, notre cœur est maintenant prêt pour la fête. Nous avons alors l’énergie suffisante pour nous ouvrir aux autres et au monde. Voilà le contexte de notre récit.

Mais attention ! Il ne s’agit pas ici de simplement manger. S’il s’agissait de simplement manger, pourquoi Jésus se serait-il opposer à ce que les gens aillent se ravitailler dans les villages voisins, comme le proposaient ses disciples ? D’expérience nous savons que lorsque nous invitons des gens à la maison pour un bon repas, c’est que nous voulons vraiment entrer en relation, nous cherchons une forme d’intimité et de communion. C’est ce que propose Jésus. Et il le propose parce que les gens en sont maintenant capables, après avoir été guéris. Et cette communauté humaine sera possible avec le peu qu’ils ont, 5 pains et 2 poissons. C’est peu, mais en acceptant de donner ce peu qu’on a, tout devient possible.
Nous avons de manière très synthétique dans ce récit un aspect du drame humain. À titre divers, nous sommes des gens qui avons besoin de guérison. J’ai mentionné l’histoire de l’alcoolique, j’aurai pu parler des multiples formes de dépendance : drogues, jeux, pornographie, pédophilie, prostitution, pouvoir, argent. Il ne se passe pas une semaine sans que les journaux fassent la manchette avec un scandale, comme ce chef d’un groupe anti-corruption devenu client d’une maison de prostituées de luxe ou ce courtier d’une grande institution bancaire soupçonné de fraude. Mais l’éclatement au grand jour de ces problèmes peut être le premier pas vers la guérison. Car la guérison commence avec la vérité sur soi. Et avec la guérison vient la capacité de s’ouvrir aux autres, de rétablir les liens, de reconstruire la communauté.

Comme croyant, nous voyons dans toute guérison et reconstruction de la communauté l’œuvre du même Jésus qui a nourri cette foule sur le bord du lac. Mais en même temps le défi demeure : sommes-nous capables d’espérer que malgré tous les échecs personnels et collectifs, cette même force est aujourd’hui à l’œuvre dans le monde et à laquelle il nous faut nous associer?


 La messe est le plus grand des transformateurs.

Le Père Mansour Labaky, prêtre libanais qui est tout à la fois écrivain, poète, compositeur de musique, interprète, fondateur d'orphelinats, raconte ce souvenir émouvant. Il est d'une famille très pauvre et il a de nombreux frères et soeurs. Il entre au séminaire. Sa maman a beaucoup de travail à la maison. Pour se donner du courage, elle invente ce stratagème. Chaque fois qu'elle fait quelque chose qui lui coûte, elle dépose un grain de blé dans un bocal ( un « sacrifice », disons-nous. Les Italiens disent: un fioretto, une « petite fleur »: c'est beaucoup plus positif. Aujourd'hui, d'ailleurs, on ne veut pas entendre parler de sacrifices, mais on parle d'entraînement: c'est tout aussi difficile. Pour arriver à un bon niveau au foot, au tennis ou en musique, il faut un régime strict, de l'exactitude sur le terrain, l'obéissance au coach, de l'assiduité, des efforts, de la persévérance...). Bref, cette maman avait trouvé cette astuce pour faire son ménage, participer à la messe, prier, bien faire la cuisine ou le repassage, aider les voisines, ne pas se mettre en colère pour rien, repeindre une pièce, etc. Et elle offrait chaque fois ce grain de blé pour que son fils Mansour aille au bout de sa vocation et devienne un bon prêtre. Au bout de cinq années de séminaire, Mansour va être ordonné. La veille de son ordination, sa maman moud tous les grains de blé qui remplissent le bocal. Elle tamise la farine. Elle pétrit la pâte. Et elle confectionne les hosties qui vont servir à la première messe de son fils prêtre. Quel merveilleux symbole: tous les sacrifices, tous les fioretti de cette maman deviennent le Corps du Christ.


La messe est le plus grand transformateur. Un transformateur est un appareil qui fait passer de 735,000 volts à de l'électricité utilisable, 220 volts ou 110 volts. Par la messe, l'amour infini de Dieu nous devient accessible. C'est un « transfo » aussi en un autre sens: en unissant nos vies à la sienne, Jésus en fait du salut, de la rédemption...


Une prière:

Christ, tu n'as pas de main; tu n'as que nos mains pour faire ton travail aujourd'hui.
Christ, tu n'as pas de pied; tu n'as que nos pieds pour conduire les humains sur ton chemin.
Christ, tu n'as pas de lèvres; tu n'as que nos lèvres pour parler de toi aux humains d'aujourd'hui.
Christ, tu n'as pas d'aide; tu n'as que notre aide pour mettre les humains à tes côtés.
Nous sommes la seule Bible que le public lit encore.
Nous sommes le dernier message de Dieu, écrit en actes et en paroles.

(D'après une prière du XIVe siècle)


Source:

http://mystereetvie.com/Mz141321.html 

http://paroissesaintefamilledevalcourt.org/mt_14,13-21_a_18e_dimanche_ordinaire_3aout2014.htm

Otras fuentes:

http://semainierparoissial.com/documents_textes/Textes.pdf

http://www.cursillos.ca/formation/reflexion-chretienne.htm

http://dimancheprochain.org/4606-homelie-du-18eme-dimanche-du-temps-ordinaire-3/#more-4606


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