Sur elections, choix et l'option par Jésus Christ
Depuis maintenant 23 jours, le paysage québécois s'est vu parsemé d'une myriade de visages souriants, qui nous invitent à leur faire confiance le 4 septembre venu, du haut de leur lampadaire, feu de signalisation ou poteau d'électricité. Pour cette campagne électorale 2012, nous sommes appelés à faire un choix parmi les idées, engagements et valeurs qui nous sont présentés par le biais des plateformes électorales des six partis en lice : le Parti Libéral du Québec (PLQ), le Parti Québécois (PQ), la Coalition avenir Québec (CAQ), Québec Solidaire (QS), Option nationale (ON) et le Parti vert du Québec (PVQ).
Au-delà d'une « guerre » d'image où les débats prennent parfois l'allure de véritables combats, une campagne électorale est d'abord et avant tout un moment privilégié pour partager des idées, une conception de l'économie, une vision d'avenir pour les 4 prochaines années, mais aussi pour le futur de notre société. Cependant, il est malheureusement difficile d'y voir clair dans le déferlement d'informations qui nous submerge au quotidien, que ce soit par la télévision, la radio ou le web... surtout lorsqu'on cherche à se faire une opinion sur un sujet précis, comme l’environnement, la culture, les valeurs religieux …
En pareille conjoncture, dans le meilleur des mondes, la société appelée aux urnes se penche sur son passé proche et regarde son avenir; elle revisite son mode de gouvernance, examine des projets proposés par ses leaders politiques et leurs partis et consacre une partie de ses réflexions à lire entre les lignes de leurs discours pour, une fois franchie la ligne des isoloirs, choisir les député(e)s parmi lesquels(le)s seront désignés les ministres qui mèneront le pays vers le meilleur (ou le moins mauvais) des futurs possibles.
En tout cas, il faut aller plus loin de la decision de Retirer ou ne pas retirer le crucifix du Salon bleu de l’Assemblée nationale...
Électeurs indécis : pourquoi? Et les indécis catholiques…
16/08/12
Le sondage CROP dans le journal La Presse (16 août, A3) fait un gros plan sur les électeurs indécis: «on peut penser qu’ils sont majoritairement proches du Parti libéral. Libéraux déçus stationnés temporairement dans ces «limbes», ou plutôt partisans du gouvernement libéral soudainement devenus «discrets»?
Par déformation professionnelle, ou confessionnelle, j’ai tout de suite fait un parallèle avec un autre domaine de la vie des québécois catholiques, la religion. «On peut penser qu’ils sont majoritairement proches de l’Église catholique. Catholiques déçus stationnés temporairement dans «ces limbes» de l’indécision, ou de moins en moins pratiquants devenus «discrets».
L’indécision est ici la conséquence d’une déception qui a désagrégé la décision, si bien que l’indécis aimerait bien se convaincre de retourner à la situation antérieure : « Ce serait si bien s’il n’y avait pas eu toutes ces histoires qui me jettent dans le doute!» Impossible de réécrire l’histoire de la gouvernance d’un parti politique. Impossible aussi de réécrire l’histoire du catholicisme au Québec avec ses grandeurs et ses misères. Mais l’avenir reste toujours à écrire.
Un proverbe anglais dit que l’indécision, c’est comme un chat qui voudrait bien attraper le poisson rouge mais qui ne veut pas se mouiller la patte. Je ne sais pas si le 4 septembre les déçus indécis libéraux vont voter pour leur parti ou vont se tourner vers un autre parti. Mais j’espère que ce qui cause leur indécision les amènera à se mouiller pour améliorer nos institutions démocratiques.
L’avenir de l’Église catholique au Québec reste à écrire, avec les catholiques indécis, la majorité discrète ou stationnés dans les «limbes». Comment apprendre au chat à ne pas craindre de se mouiller la patte pour attraper le «poisson»? Le «poisson » (ICHTUS en langue grecque) est le plus vieux symbole chrétien. Chaque lettre de ce mot correspond à la première lettre des mots qui disent qui est Jésus pour le croyant : Jésus -Christ- Fils de -Dieu –Sauveur.
Se mouiller en disant ce qu’on pense dans la communauté chrétienne dans un esprit de vérité et de réconciliation. Se mouiller en redécouvrant la Parole avec d’autres par des partages d’Évangile, dans la fraternité régénérée. Dieu se donne à manger en Jésus Christ quand on se mouille.
Rémi Bourdon
Beaucoup de ses disciples s’en allèrent.”
Jos.24:1-2,15-18 R. Ps. 34 Eph.5:21-32 Jn.6: 60-69
Les journaux nous offrent des articles sur les événements quotidiens, la science, les sports, etc. Souvent il y a aussi une colonne où les lecteurs peuvent partager leurs problèmes et demander de l’aide. J’y ai lu la lettre d’une enseignante qui disait avoir choisi la mauvaise carrière. Elle affirmait qu’elle aurait dû être une infirmière. Elle terminait ainsi: «J’ai fait un mauvais choix. Dois-je vivre avec pour le restant de ma vie?»
Cette femme se débattait avec une décision passée et, peut-être, un choix pour l’avenir. Aujourd’hui 2 lectures parlent de décision, de choix. Dans la 1ère lecture, Josué, le chef des Juifs, leur propose un choix: «S'il ne vous plaît pas de servir le Seigneur, choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir… Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur.» Josué et sa famille ont fait leur choix, le peuple doit en faire autant.
Dans l’évangile, nous voyons quelque chose de semblable. Jésus a dit aux gens qu’il leur donnerait le «pain vivant» - sa propre chair – en nourriture. Notez ce qui se passe. «Beaucoup de ses disciples cessèrent de marcher avec lui.» Le mot ‘disciple’ décrit quelqu’un qui suit un maître. Ces gens ont suivi Jésus pendant un certain temps mais ce qu’ils l’ont entendu dire maintenant est trop pour eux. Ils partent. Ils ont pris leur décision, ils ont fait leur choix. Alors, quelque chose de surprenant se passe. Se tournant vers ses 12 amis, Jésus leur demande: «Voulez-vous partir, vous aussi?» On penserait que Jésus va dire: «Vous, au moins, vous n’allez pas partir.» Mais non, il ne retient même pas ses amis les plus proches.
Notre vie est remplie de choix. Jour après jour, nous devons prendre des décisions. Certaines sont minimes, sans importance. D’autres sont sérieuses dû aux conséquences qu’elles peuvent entraîner. Des décisions au sujet de hautes études, du choix d’un chemin de vie, d’un conjoint – tout cela est très important, choix que l’ont fait parfois une seule fois dans sa vie. Nous sentons que si nous faisons le mauvais choix, nous aurons à en subir les conséquences quelles qu’elles soient…
Tous ces choix sont importants, mais il y en a un qui l’est encore plus. Parce qu’il touche non seulement cette vie mais aussi la vie après cette vie. C’est la décision de suivre, ou non, Jésus. Exactement la décision que les apôtres doivent faire dans l’évangile d’aujourd’hui. Avez-vous remarqué la réponse de Pierre : «Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu.» Josué et sa famille ont fait leur choix. Pierre et les apôtres ont pris leur décision. Qu’en est-il de nous? Ce n’est pas un choix fait une fois pour toutes. Il doit être répété chaque jour. Dans notre vie, il y a des choix que nous ne pouvons pas changer, mais avec Dieu un nouveau commencement est toujours possible! Retracer nos pas et marcher sur son chemin!
Nicole Grégoire, s.a. & Michael Mc Grath, s.m.a.
Message du président de l'Assemblée des évêques catholiques du Québec à l'occasion de la campagne électorale
MONTRÉAL, le 16 août 2012 /CNW Telbec/ - Comme Québécois et Québécoises, nous avons le bonheur d'appartenir à une société moderne et démocratique, sur une terre d'accueil et de liberté où il fait bon vivre.
Parmi les droits et libertés qui nous sont si chers, il faut bien sûr accorder une importance particulière ces jours-ci au droit de vote. C'est grâce à ce droit que chacun, chacune d'entre nous a son mot à dire pour décider qui sera élu à l'Assemblée nationale et qui formera notre prochain gouvernement.
Un droit si précieux est en même temps un devoir. Il faut l'exercer avec tout le sérieux possible et après mûre réflexion. Les enjeux sont tellement importants et nombreux! De l'économie à l'environnement, de l'éducation à la santé, de la sécurité à la lutte à la pauvreté et à l'exclusion sociale, de la culture à la liberté religieuse: autant de questions sur lesquelles il faut interroger les candidats qui se présentent et scruter les programmes des divers partis.
Il est sans doute inévitable qu'en temps de campagne électorale, les discours soient plus partisans que d'ordinaire et même que parfois le ton monte et que les esprits s'enflamment. Mais il faut faire tous les efforts pour que les sujets le plus délicats soient l'objet de débats posés et réfléchis et toujours dans le respect des personnes et de leurs convictions. De fait, plusieurs débats se poursuivront une fois que l'Assemblée nationale sera élue et que la poussière des tempêtes électorales sera retombée.
À tous nos concitoyens, nous disons: Allez voter! Et préparez-vous avec le plus de sérieux possible.
Aux croyants de toutes les confessions, nous disons: Puisez aux sources de vos traditions spirituelles pour porter le meilleur jugement possible.
À tous les chrétiens, et en particulier à nos frères et sœurs catholiques, nous disons: Prenez votre décision en recherchant la charité, la vérité et la justice conformément à l'esprit de l'Évangile. Priez le Seigneur, Père, Fils et Esprit Saint, de vous éclairer dans votre décision et portez dans la prière tous ceux et celles qui aspirent à être élus à l'Assemblée nationale.
+ Pierre-André Fournier, archevêque de Rimouski
Président de l'Assemblée des évêques catholiques du Québec
SOURCE : ASSEMBLEE DES EVEQUES CATHOLIQUES DU QUEBEC (AECQ)
Lettre - Et les familles dans tout ça?
Solange Lefebvre-Pageau, directrice du Centre de recherche et d’éducation à la vie familiale - Montréal, le 16 août 2012 20 août 2012 Élections 2012
Voilà 16 jours depuis que le Québec s’en va vers les élections, prévues le 4 septembre prochain. La campagne de chefs de différents partis politiques nous en dit long. Nous sommes une fois de plus à un tournant important de l’avenir de notre société, non seulement à ne pas rater, mais aussi et surtout à ne pas construire sur de fallacieuses promesses trop souvent non tenues et qui risquent d’être le résultat de la démagogie.
À côté de tous les enjeux qui font l’objet de la campagne, je remarque qu’il y a un thème crucial qui, malheureusement, est traité avec beaucoup de légèreté. Alors qu’il demande d’être approfondi parce qu’il est au coeur de différentes crises actuelles, je parle de la famille en général et de celle chrétienne en particulier. Il ne faut pas avoir des yeux pour ne pas voir que cette cellule de base de la société, petite Église domestique, est en péril.
Nos candidats se contentent de défendre les garderies en les rendant plus accessibles grâce au coût abordable, alors que couve l’épineuse question de la difficile conciliation travail-famille pour les parents avec ses conséquences pour le couple et les enfants. Et, rappelons-le, à coût de milliards par an. Et ces enfants ? Faut-il nous le redire qu’ils appartiennent, avant tout, aux parents et non à l’État ? C’est durant l’enfance qu’ils ont besoin de recevoir de leurs parents les enseignements pour toute la vie. Et si travailler au bonheur de la famille revenait à prévenir à court, moyen et long terme, la vraie corruption dont on parle tant !
Hier, c’est la laïcité qui a occupé le débat chez les différents candidats. Ce débat ne masque-t-il pas les subtiles et profondes difficultés, au sein de notre société, du droit pour tous, y compris des chrétiens catholiques, d’exercer leur libre expression religieuse sur la place publique ? Cela, sans rencontrer de mépris, voire d’hostilité par trop de personnes n’ayant pas encore eu le privilège d’approfondir la dignité de la famille chrétienne et ses droits.
Je lance l’invitation aux candidats de s’occuper à fond de l’épineuse question de la famille et le reste s’améliorera de beaucoup. Et aux militants d’ouvrir les yeux pour que leur choix du 4 septembre soit le résultat d’une réflexion mûrie sur le projet de société qui favorisera un véritable vivre ensemble.
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Solange Lefebvre-Pageau, directrice du Centre de recherche et d’éducation à la vie familiale - Montréal, le 16 août 2012