lundi 24 décembre 2012

HORAIRE CÉLÉBRATIONS DE NOËL 2012 ET DU JOUR DE L’AN 2013




HORAIRE  CÉLÉBRATIONS DE NOËL 2012 ET DU JOUR DE L’AN 2013

                                  Sainte-Madeleine                                         Saint-François-Xavier
Lundi 24 décembre       20 h et 22 h 21 h 30
Mardi 25 décembre       9 h 30 PAS DE MESSE
Mardi 1er janvier           9 h 30 PAS DE MESSE

24 et 25 décembre 2012: LA NATIVITÉ DU SEIGNEUR (Noël)


Lc 2,1-14
A.B.C. Nuit de Noël

(Traduction officielle de la Liturgie)



Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Naissance de Jésus et visite des bergers

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre. - Ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. - Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d’origine.

Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance de David. Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte. Or, pendant qu’ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter. Et elle mit au monde son fils premier-né; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune.

Dans les environs se trouvaient des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’Ange du Seigneur s’approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte, mais l’ange leur dit: "Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple: Aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donnée: vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire." Et soudain, il y eut avec l ’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant:
"Gloire à Dieu au plus haut des cieux,
et paix sur la terre aux hommes qu’il aime."


Homélie
Faire l’expérience de Dieu

1. L’expérience de Dieu n’est pas nécessairement quelque chose de sensationnel, qui sorte de l’ordinaire. Il y a sans doute une expérience de Dieu qui diffère de la plupart des expériences auxquelles nous sommes habitués; il y a le silence profond, l’obscurité rayonnante, le vide comblant.

Il y a des éclairs d’éternité et d’infini, soudains et inexplicables, qui nous rejoignent d ’une façon inattendue, au beau milieu de nos occupations.

Ajoutons qu’en présence de la Beauté et de l’Amour, nous avons l’impression d’ê tre transportés hors de nous-mêmes. Il est rare que nous considérions ces expériences comme sensationnelles ou extraordinaires. Nous ne reconnaissons pas leur véritable nature et nous poursuivons notre recherche de la grande expérience de Dieu qui viendra transformer nos vies.

2. Il faut vraiment si peu pour faire l’expérience de Dieu. Il suffit de trouver le calme et de devenir conscient des sensations de sa main... Eh bien oui! Là se trouve Dieu, vivant, oeuvrant en nous, nous touchant, intensément près de nous. C’est faire l’ expérience de Dieu...

On considère cette expérience comme trop terre à terre.
Faire l’expérience de Dieu, c’est certainement beaucoup plus que percevoir les sensations de sa main, droite ou gauche.

On ressemble aux Juifs qui scrutaient l’avenir dans l’attente d’un Messie glorieux, sensationnel...., alors que le Messie était auprès d’eux, sous les formes d’un enfant appelé Jésus.

Nous oublions trop facilement qu’une des grandes leçons de l’Incarnation (Dieu qui prend chair au milieu de nous), c’est que Dieu se trouve dans l’ordinaire.

Vous désirez voir Dieu?
Écoutez le cri d’un enfant, un rire sonore dans une fête, le bruissement des arbres sous le vent.
Vous voulez sentir Dieu?

Tendez la main à quelqu’un ou tout simplement calmez-vous, prenez conscience de la Toute-Puissance de Dieu à l’oeuvre en vous et à quel point Il est près de vous...Emmanuel - Dieu avec nous.

3. Comme l’Enfant-Jésus de la crèche, c’est Dieu avec nous. Comme tout enfant, c’est Dieu avec nous.
Dieu est l’infini et pourtant Il vient à nous dans le fini, dans le monde!

Pourquoi chercher ailleurs Celui qui est près de nous?

Pourquoi vouloir trouver dans les nues Celui qui se fait petit dans une Parole, dans un Morceau de Pain?
Dieu est avec nous. C’est pour y demeurer, y rester.
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(Histoire: blague religieuse)

Un peu d’humour en passant:

Prières d’enfant:

- "Mon Dieu, SVP envoie-moi un poney. Je ne t'ai jamais rien demandé avant. Tu peux vérifier." (Sébastien, 5 ans).

- "Mon Dieu, si Tu me donnes une lampe Aladin avec le génie, je vais te donner tout ce que tu veux, excepté mon argent et mon ordinateur." (Dustin, 7 ans).

- "Mon Dieu, peut-être que Caïn et Abel ne se seraient pas chicanés s'ils avaient eu chacun leur chambre ; ça marche pour mon frère et moi." (Olivier, 5 ans).

- "Mon Dieu, ne t'en fais pas pour moi. Je regarde toujours des deux côtés quand je traverse la rue." (Jonathan, 7 ans).

- "Mon Dieu, je pense que l'ordinateur est une de tes plus grandes inventions." (Suzanne, 6 ans).

- "Mon Dieu, je ne croyais pas que la couleur orange allait bien avec du mauve mais j'ai vu ton coucher de soleil, jeudi dernier. C'était super ! (Elisabeth, 7 ans).

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Jour de Noël:15. Noël est la fête de notre rajeunissement.

À Noël, nous célébrons la naissance d'un enfant né il y a plus de deux mille ans. Quand nous célébrons notre propre anniversaire, nous nous rappelons que nous devenons plus vieux. Chaque année, il y a une bougie de plus sur le gâteau d'anniversaire. Mais, à Noël, nous ne célé brons pas un Jésus qui aurait pris de l'âge. Nous nous réjouissons de ce que Dieu vient dans nos vies comme un enfant, un enfant tout juste né, à l'aube de sa vie. L'image traditionnelle de Dieu est celle d'un vieil homme aux cheveux blancs. Mais à Noël, nous nous rappelons l'éternelle jeunesse de Dieu. Saint Augustin a écrit que, si nous, nous vieillissons, Dieu est toujours plus jeune que nous. La joie de Noël, c'est que nous sommes invités, nous aussi, à partager la jeunesse de Dieu. Comme le dit l'évangile du jour de Noël: « À ceux qui l'ont accueilli, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu » (Jn 1,12). Noël est la fête de notre rajeunissement. Aurions-nous à devenir infantiles, ou bien à chercher une jeunesse artificielle parce que nous avons peur de mourir?Être un enfant, c'est être ouvert aux infinies possibilités de l'avenir. Le monde d'un enfant n'est pas fixé , ni figé.


Histoire (extraite de « Paraboles d'un curé de campagne » de Pierre Trevet, tome II)22. 

Le passionné des fourmis 

Un scientifique raconte son témoignage. En plus de son travail dans la recherche, il est passionné par l'observation des fourmis. Un jour d'été, alors qu'il fait une balade en forêt, son attention est attirée par une magnifique fourmilière. Il s'approche. Le soleil projette son ombre sur les fourmis. Et lui, qui a l'habitude de les observer, constate la panique. Elles se mettent à bouger dans tous les sens, à se mettre aux abris. Elles ont peur de cette ombre. Et lui-même se dit: « C'est tout de même dommage! Je les effraie alors que je ne leur veux que du bien! J'aime ces fourmis et je leur fais peur!... » Et il s'éloigne tout en continuant sa réflexion, en bon scientifique qui a toujours l'esprit en mouvement. Il se dit: « Que pourrais-je faire pour ne plus leur faire peur? Il n'y aurait qu'une seule solution: c'est que je devienne moi-mê me fourmi, que je parle leur langage pour que je puisse leur dire: "Cette ombre qui vous fait peur, vous n'en avez rien à craindre. Elle ne vous veut que du bien. Ayez confiance. Vous pouvez même compter sur sa protection, sur son aide. " Oui, mais ça... c'est du rêve. Cela ne peut pas arriver. Un homme ne peut pas devenir fourmi. »Et subitement, il a un flash, une illumination. Il se dit: « Ce que moi, je ne peux pas faire, Dieu lui l'a fait! »Il y a plus de différence encore entre Dieu et l'homme qu'entre un homme et une fourmi. Et pourtant Dieu si grand, au-delà de l'univers qu'il a créé, bien plus grand que toutes les galaxies, le cosmos, s'est fait petit bébé de trois kilos pour nous dire: « Celui qui est à l'origine de l'univers, ce n'est pas Jupiter, ce n'est pas un esprit génial mais effrayant, c'est un Dieu qui ne connaît que l'amour. Pour que vous n'ayez pas peur de lui, il s'est fait petit bébé. Il veut qu'on l'approche comme on approche un agneau. »

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Réflexion venant de « Paraboles d'un curé de campagne » de Pierre Trevet, tome II, p. 56.

(Lorsque quelqu'un est né , une nouvelle personne a vu le jour, unique, irremplaçable. (Selon la foi chrétienne), pour Jésus, neuf mois avant Noël, il n'y a pas création d'une nouvelle personne. C'est une personne qui existe de toute éternité qui prend chair dans notre humanité. La deuxième Personne de la Trinité, égale au Père et au Saint-Esprit, se rend visible. Jésus est la seule personne qui existe avant sa maman. Si vous ne croyez pas cela, nous resterons bons amis, mais vous n'êtes pas chrétiens.


Incarnation   Dieu « Tout-Autre », « Tout-Nôtre » (histoire extraite de « Paraboles d'un curé de campagne » de Pierre Trevet, tome II p. 45 no 20)


C’était avant le concile Vatican II, à une époque où le catéchisme consistait en une série de questions-réponses à apprendre et à réciter par cœur. Qui est Dieu? Où est Dieu? Que fait Dieu ?…
Dans cette paroisse, c’est le dimanche de la fête patronale. On a aménagé un bel autel en plein air sur le podium où, l’après-midi, se produiront les enfants qui ont passé des semaines à préparer des danses, des petits sketches, et des morceaux de musique. Mais avant le divertissement… la prière! M. le curé célèbre la messe. Quatre enfants de chœur l’assistent. Soudain, une petite bourrasque de vent se lève qui emporte l’hostie consacré et la fait tomber quelque part sur l’estrade. Ne voyant pas où elle est tombée, le prêtre se tourne vers l’enfant de chœur et lui dit : « Où est le Bon Dieu? »  Et l’enfant, croyant à une question de catéchisme par surprise, lui répond : « Dieu est au ciel, sur terre, et en tous lieux. » Le prêtre l’interrompt et lui dit : « Pas celui-là! L’autre! »

C’était probablement sous le coup de l’émotion que lui était venue cette expression, pour le moins maladroite. Et pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, le Créateur de l’univers est bien celui qui se met à notre portée pour nous hisser à son niveau. Que Dieu soit « tout autre » au-delà de tout, nous l’admettons. Que Dieu soit « tout-nôtre », au-dedans de tout, nous l’admettons. Mais que Dieu soit précisément ici, que l’Au-delà de tout soit au plus près de nous, voilà qui est proprement incompréhensible! Nous avons de la difficulté à l’admettre. Dans le langage théologique, cela s’appelle l’ « Incarnation ». Dans l’Évangile cela se nomme : « Emmanuel, Dieu avec nous . » Dans la langue de tous les jours, cela où l’on se fatigue, où l’on vit et où l’ on meurt, dans la langue des Galiléens, des pieds dans la vase, et des étonnés du soleil levant, cela s’appelle : « Jésus, mon maître et mon ami, mon frère et mon Dieu. »

Réflexion (inspirée de « Un chemin vers Dieu » de Anthony de Mello, dans le septième exercice intitulé « Communiquer avec Dieu par la respiration »-



Prenons conscience de notre respiration pendant quelque temps...- Prenons conscience de la présence de Dieu dans l'atmosphère qui nous entoure...
- Prenons conscience à sa présence dans l'air que nous respirons, que nous aspirons et expirons (n'est-ce pas Dieu qui nous soutient dans l'existence)...
- Observons ce que nous ressentons lorsque nous devenons conscients de sa présence dans l'air que nous aspirons et expirons...
- Exprimons-nous à Dieu sans parole; exprimons-lui divers sentiments, par notre respiration...
- Exprimons un grand désir de Dieu: « Mon Dieu, je soupire après vous... » par notre seule manière de respirer...
- Exprimons à Dieu un sentiment de confiance, d'abandon: « Mon Dieu, je m'abandonne entièrement à vous... »; sentons-nous entièrement livrés dans les mains de Dieu...
- Exprimons à Jésus, le Fils de Dieu, qui est né  parmi nous, qui a pris chair en nous, une attitude de proximité, d'intimité, d'adoration, de gratitude, de louange...


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Réflexion: (extraite de « Suivre Jésus Aujourd'hui » d'Albert Nolan, Novalis, Cerf, 2009, pp. 177ss)



« Mystère »: c'est le mot qui a toujours été employé pour parler de Dieu... Nous savons qu'il est, bien que nous ne sachions pas ce qu'il est...

la science nous a ramenés à la réalité du mystère... notre connaissance humaine est limitée... l'univers demeurera pour nous un gigantesque mystère et nous demeurerons nous-mêmes une part de ce mystère... La réaction appropriée au mystère, de quelque nature qu'il soit, est l'émerveillement... Nous avons vu combien les enfants peuvent être fascinés par les merveilles et les choses admirables qu'ils rencontrent... Quelque part au coeur de la spiritualité de Jésus se trouve la conscience de Dieu comme proche, très proche. Son recours au terme familier abba implique que Dieu était inhabituellement proche... Le mystère de Dieu est au milieu de nous... Jésus savait reconnaître la présence de Dieu dans l'ici-maintenant, dans le moment présent... 
Le fait que Dieu soit proche de chacun, peu importe qui nous sommes ou ce que nous sommes, est fondamental dans l'enseignement des mystiques (amis intimes de Dieu). Les mystiques soufis ou musulmans disent: « Dieu est plus près de moi que ma veine jugulaire. » (veine du cou) . Maître Eckhart (grand sage chrétien) dit, en écho au mot de saint Augustin dans ses célèbres Confessions : « Dieu m'est plus proche que je le suis à moi-même. Mon être dépend de ce que Dieu est proche de moi et qu'il m'est présent... Dieu est près de nous, mais nous sommes loin de lui. Dieu est dedans et nous sommes dehors. Dieu est chez nous et nous sommes à l'étranger. » Dieu est toujours tout près de nous, pas seulement quand notre vie est bonne, aimante ou sainte. Il est proche de nous même quand nous ne croyons pas en lui ou quand nous l'ignorons... 
Dieu n'est pas seulement plus proche de moi que je le suis de moi-même. Il ne fait qu'un avec moi et avec vous...Que faire alors de l'expérience de Jésus de ne faire qu'un avec Dieu? Ce que ses disciples et ses amis ont trouvé de si extraordinaire à son sujet, ce n'était pas seulement qu'il appelait Dieu son abba, mais que Jésus s'identifiait lui-même à Dieu... Jésus s'est identifié à un Dieu humble, plein de compassion, aimant et serviteur et il a eu suffisamment d'audace et de confiance pour parler et agir comme cette sorte de divinité , sans réserves...Ce dont nous avons besoin, c'est de devenir plus profondément conscients du fait que nous ne faisons qu'un avec Dieu...La conviction fondamentale de Jésus n'était pas seulement que Dieu est près de nous, mais aussi qu'il nous aime. Comme nous le voyons, l'amour inconditionnel de Dieu est au fondement de la spiritualité de Jésus... Puis-je être aimé par un mystère, par le mystère?
Si le mystère de Dieu est plus proche de moi que je le suis de moi-même et si, en un sens profond, nous sommes un, alors que pourrais-je craindre? Je serai objet de sollicitude en tout temps et en toute circonstance... 
L'image que Jésus se faisait de Dieu était carrément personnelle. Dieu était pour lui son abba Père. La longue tradition juive dans laquelle Jésus s'inscrivait avait toujours considéré Dieu comme une personne. Jésus n'a pas fait que prolonger cette pratique, il l'a soulignée et approfondie. Son Dieu était une personne infiniment aimante et intime...
La grande difficulté avec un Dieu personnel qui est amour, cependant, c'est ce que nous appelons le problème du mal...
Il est important de se rappeler que nous parlons ici d'un mystère. Par définition, un mystère est inconnaissable. Nous ne pouvons comprendre un mystère, ou le mystère. Il est au-delà de notre compréhension humaine très limitée. Quand les physiciens quantiques observent le comportement des « particules » dans l'univers subatomique, ils sont confrontés à une réalité mystérieuse qui contredit les lois de la nature observées ailleurs dans l'univers. Cela signifie simplement que ce qui se passe dans le monde subatomique est au-delà de notre compréhension humaine. Tout ce que nous pouvons dire de Dieu et de la souffrance intolérable ou du mal atroce qui nous engloutit est que nous ne pouvons pas le comprendre... « ...la connaissance du bien et du mal appartient à Dieu et non à nous » selon le livre de la Genèse...



Témoignages: (extrait de « Ils revinrent tout joyeux » de Thomas Brenti, éd. Béatitudes 2010)

Quatre-vingt mille pesetas le soir de Noël

Le centre de la Caritas à Madrid. Veille de Noël. Un grand nombre de personnes est là, dehors. Ils ont besoin d'aide. On les connaît tous. C'est nous qui leur avons promis une surprise ce soir.Mais nous n'avons rien. Les dons prévus ne sont pas arrivés. Nous n'avons même pas eu de quoi faire un petit cadeau à chacun. Et le plus triste de tout est qu'il nous faut en plus le leur annoncer: « C'est Noël, mon frère, on n'a rien à te donner; que Dieu te garde! »
Dans le bureau: les volontaires et moi-même.

Nous ne pouvons retenir nos larmes. Dehors, c'est l'allégresse de ceux qui s'attendent à recevoir quelque chose. On entend les rires des enfants et les boutades des adultes, un bruit qui témoigne de l'espérance de celui qui croit qu'on lui donner quelque chose. Nous ne savons que faire. Comment renvoyer ces gens les mains vides? Nous tirons de nos poches nos propres porte-monnaie... à peine de quoi acheter trois ou quatre babioles. Nous n'osons même pas ouvrir la porte. Qui va annoncer aux gens que cette année il n'y a rien du tout, qu'ils sont venus pour rien? Nous nous disons alors: « On va prier et que Dieu nous aide! » Main dans la main, nous récitons lentement le Notre Père.

La prière achevée, je demande à un volontaire de jeter un coup d'oeil dans la boîte aux lettres. Nous pouvons peut-être au moins acheter des bonbons pour les enfants. Le fait est que nous n'étions habitués à trouver dans cette boîte aux lettres que quelques piécettes. Je reconnais qu'il ne s'agissait que d'un simple réflexe, un automatisme d épourvu de raison et d'espoir.

On ouvre la boîte: une enveloppe! Et volumineuse! Nous courons au bureau, sans oser l'ouvrir. Je la dépose sur la table, au milieu d'un silence de mort. Nous demeurons tous muets, comme des saintes en présence de Dieu. Parce qu'il s'agissait bien du cadeau d'un Dieu qui ne voulait pas permettre que les gens s'en retournent chez eux les mains vides. Nous avons peur de toucher cette enveloppe et nous tremblons à l'idée qu'il nous fait l'ouvrir. Finalement, quelqu'un ose le geste, avec un respect à la hauteur du miracle. Quatre-vingt mille pesetas (quatre-vingt mille pesetas du début des années 80 seraient à peu pr ès deux mille euros aujourd'hui ou plus de deux mille 800 dollars)! C'est une fortune!Nous hésitons entre le rire et les larmes de joie. Je croix que c'était les deux à la fois. Voilà le cadeau de Dieu; peu importe la personne qui a déposé l'enveloppe. Ce qui nous impressionne est de pouvoir toucher du doigt le mystère de la grâce.


C'était le miracle de la multiplication des pains et des poissons. La foule avait faim. Quelques piécettes que nous avons pu rassembler (au départ). Nous les avons déposées sur la table et avons prié ensemble. Et Dieu a fiat en sorte qu'elles se multiplient de telle manière qu'il y en a même eu trop.


Père J.G. Espagne, Diocèse de Madrid Le plus beau Noël
C'était mon premier Noël en paroisse. Passablement fatigué par les célébrations des dernières heures, j'avais pris un repas rapide et fait une bonne sieste. En fin d'après-midi, je partis visiter une vieille dame malade pour lui apporter la communion. Au retour, je passais devant notre église, fermée en cette fin de journée.À ce moment-là, une voiture s'y arrête. Une dame en sort et, assez brusquement, se heurte à la porte close. Je sens en elle non pas tant de la colère qu'un profond découragement. Je m'approche en lui disant que je suis un des prêtres de la paroisse, m'excusant déjà de la fermeture de l'église. C'était une infirmière. Toute la nuit elle a travaillé auprès des malades, dans des conditions difficiles et n'a pas eu le courage d'aller à la messe ce matin, espérant en trouver une ce soir.

Machinalement je mets ma main à la poche, pour y découvrir les clés de l'église, qui normalement ne m'arrive jamais (elles sont trop encombrantes!). Alors, je lui dis que je peux lui ouvrir et qu'ensemble, nous irons près de Jésus. Nous pénétrons rapidement jusqu'au pied de notre grande crèche. La femme se met à genoux et moi, je l'imite, juste derrière elle. Elle commence alors à s'adresser directement à Jésus, exprimant tout à la foi les difficultés de son travail et sa confiance en lui. C'est vraiment Noël. Jésus est là, dans la crèche, Dieu au milieu de nous, accessible à tous. Au bout d'un moment j'ose timidement lui dire: « Vous savez, le jour de Noël est aussi un jour de miséricorde... » Alors, sans que nous changions de position, voilà qu'elle exprime sa confession à l'Enfant Jésus et que dans la joie de ce jour, je lui donne le pardon de Dieu. Ensuite, le coeur déjà bouleversé, je vais rapidement au tabernacle pour lui porter la communion qu'elle reçoit avec grande joie. « C'est mon plus beau Noël » me dit-elle en sortant. « Pour moi aussi! »


Père S.D. Belgigue, Diocèse de Malines-Bruxelles________________________Réflexion: 

(extraite de « La voie dominicaine » de Timothy Radcliffe, Novalis 2012, pp. 59.62)
l est intéressant de comprendre que la musique qui est si liée par le temps peut toutefois ouvrir notre attention à la réalité de l'éternité. De la même manière, la musique nous ouvre à un autre concept du divin, à savoir que Dieu n'existe pas dans le temps. Je pense que les athées me rejoignent sur ce point car Dieu n'existe pas. Dieu n'est pas une chose comme vous, moi ou cette table, il dépasse « la choséité ».

... Nous sommes des miroirs de Dieu, le créateur de toutes choses. Nous essayons de l'imiter en spatialisant son image sonore.

Oui, je crois (à la promesse de la vie après la mort), car je me sens entraîné vers cette réflexion bien que ce soit un mystère. Je ne l'ai pas rejetée comme bien d'autres l'ont fait qui la considèrent comme un conte de fées à cela près que, contrairement aux autres contes de fées, tout est vrai. Cette idée recèle une grande sagesse. Les contes de fées sont un ravissement; ils s'adressent à l'enfant qui est en chacun de nous, et si un homme ne parvient pas à garder l'enfant en lui vivant dans ses années d'adulte, il ne sera pas compositeur. Si vous ne pouvez pas maintenir votre enfant en vie, surtout en tant que croyant, quelque chose d'essentiel meurt en vous.

(James Macmillan, compositeur et chef d'orchestre de renommée internationale, marié et laïc dominicain de Glasgow)

Réflexion ( extraite de « Vigneault, un pays intérieur », interview de Pierre Maisonneuve, Montréal, Novalis 2012, p. 16-17)

...je me souviens d'un « pouvoir » que mon père m'a donné, alors que j'avais cinq ans. Chaque année, pour le temps des Fêtes, le curé de Natasquan faisait faire une très grosse crèche, où nous allions prier le petit Jésus. L'année de mes cinq ans, mon père m'avait emmené devant la crèche et m'avait dit: « Demande au p'tit Jésus qu'il nous apporte de la «gâgne », c'est-à-dire de quoi gagner notre vie. Mon père avait foi dans les prières d'un enfant. J'avais donc demandé au petit Jésus, avec toute la sincérité et la ferveur de mon âme, de tout mon coeur, de tout mon être, qu'il procure à mon père de quoi gagner sa vie. Et c'est ce qui s'était produit! Je n'ai pas cru que c'était moi tout seul qui l'avait obtenu ou que c'était le petit Jésus qui m'avait exaucé. Je ne savais rien. Tout ce que je savais, c'est que je l'avais demandé à Jésus et que nous avions réussi à vivre pendant toute l'année suivante... et puis les autres années aussi. Tout cela fait partie de la naïveté de la foi de mon père et de la mienne. Mais sans nécessairement s'en douter, mon père m'avait donné, avec sa foi, un énorme pouvoir...

Sans dogmes, sans définitions, sans apologétique. Il m'avait donné un pouvoir considérable sur notre vie à tous, et il m'avait appris la prière. Il m'avait appris que la prière pouvait être utile. Je n'avais pas encore compris la force et l'importance de la prière. Mais mon père me l'a enseignée dans ce décor particulier, avec un rituel bien établi que nous suivions chaque année, avec un territoire, des limites et des balises, des frontières... de l'ordre à la place du chaos. Mon père m'enseignait ainsi que la prière était un pouvoir, qu'elle allait dans le sens du bien, qu'elle était bonne pour moi, pour lui, pour toujours. Mais il ne le savait pas. Il le croyait! Il n'avait, de prime abord, aucune intention pédagogique. Il me faisait part du don qu'il avait lui-même reçu, probablement au même âge que moi, et me le transmettait. C'est cela la tradition: tradere, faire passer d'un pays à 'autre, trader, faire passer d'une personne, d'une âme à l'autre. Je n'ai jamais oublié cette émotion et en même temps cette espèce de responsabilité qui m'était tombée sur les épaules. « Tu as la responsabilité de me procurer du travail », m'avait-il dit sans grand discours.


http://paroissevalcourt.org/lc_2,1-14_c_Noel_25decembre2012.htm


jeudi 15 novembre 2012

Feuillet paroissial du 18 au 25 novembre 2012

Invitation pour les enfants et parents à préparer Noël





Bonjour! 

Les pratiques pour les activités de Noël (voir description plus bas) commenceront samedi le 17 novembre:  13h30 pour le conte animé et 14h30 pour la chorale.  Les enfants peuvent à une seule activité ou aux deux.  Les pratiques auront lieu au sous-sol du presbytère.

Merci!

Mélanie


J’invite tous les enfants de 5 ans et plus à participer à un conte de Noël animé racontant la naissance de Jésus. Les tâches suivantes seront réparties : décors, accessoires, narrateurs, acteurs et ambiance sonore. L’aide de quelques parents serait aussi grandement appréciée!  La présentation aura lieu dimanche le  16 décembre à 10h30.

Nous avons besoin de musique pour la messe du  24 décembre à 20hQuelques enfants qui ont déjà fait partie de la chorale ont manifesté leur intérêt pour chanter de nouveau cette année. Il faudrait un adulte pour les diriger. Des musiciens seront aussi les bienvenus pour accompagner les enfants ou interpréter des pièces pendant la messe.  Nous pourrons alterner les chants des enfants et les pièces instrumentales selon les gens qui proposeront de partager leur talent musical. 

 Les pratiques pour ces deux activités auront lieu au moment qui conviendra le mieux aux participants.  Si votre enfant est intéressé, veuillez me donner son nom, son âge, ainsi que ses disponibilités pour les pratiques (samedi am, samedi pm, dimanche am ou dimanche pm) par courriel sacrements.rigaud@live.ca
 ou par téléphone au 450-451-6392.



Participation aux messes

Si votre enfant souhaite accomplir une tâche (accueillir les gens, servir la messe, lire…) pendant les messes du samedi à 16h30 ou celle du 24 décembre à 20h,  communiquez avec moi afin de choisir les dates et les rôles.

 Au plaisir de vous revoir!

Mélanie


vendredi 2 novembre 2012

4 novembre 2012: L’évangile pour les enfants




Evangile : Marc 12,28-34



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 -Miroir, mon beau miroir, que dis-tu de moi ?
-T'es toi !
31
ème Dimanche du Temps Ordinaire – Année B

1ère Lecture : Deutéronome 6,2-6 
Psaume 118 
2ème Lecture : Hébreux 7,23-28  



 
Pour aller plus loin
Détails :

-Surprise ! Un miroir qui répond ! Ce lapin est tranquillement en train de se pomponner (noter la quantité de produits de beauté au dessus de la serviette) et son reflet lui demande d’aimer son prochain comme lui-même.
-Le peigne du lapin est tourné vers lui-même, tandis que le peigne du reflet est tourné vers l’autre.
-Le lapin est sur un tabouret pour se regarder ; pour pouvoir aimer l’autre comme soi, il faut déjà avoir fait un certain « travail » sur soi, pour pouvoir s’élever et se regarder comme à l’image de Dieu

-Questions

-Aimer l’autre comme soi-même, est-ce de l’égoïsme ? de l’orgueil ? Qu’est-ce que Jésus veut dire à travers cette phrase ?
-Est-ce que je peux aimer l’autre comme moi-même si je ne m’aime pas moi-même ?
-« Aimer Dieu de tout son cœur et aimer le prochain comme soi-même » pourquoi Jésus lie t’il ces deux commandements ?
-Puis-je aimer Dieu sans aimer mon prochain ?
-Puis-je aimer Dieu sans m’aimer moi-même ?

Là, tu as de quoi méditer pour 5 ans… (au moins !)






RÉFÉRENCES:




http://paroissefachesthumesnil.over-blog.com/article-meditations-bibliques-d-apres-l-evangile-de-marc-12-28-34-111803948.html


http://lapinbleu.over-blog.net/


http://www.famillechretienne.fr/celebrer/autres-temps-liturgiques/un-dessin-de-kieffer-pour-le-vingt-sixieme-dimanche-du-temps-ordinaire_t12_s84_d66888.html

4 novembre 2012: réflexion de l’évangile du dimanche







Le texte évangélique

Marc 12, 28-30

28 Après avoir entendu sa discussion avec les Sadducéens et reconnaissant qu’il leur avait bien répondu, un des spécialistes de la Bible s’approcha de Jésus pour l’interroger : « Parmi tous les commandements, quel est le plus important? » 29 Jésus lui donna cette réponse : « Voici le premier : Écoute Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur, 30 et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ton intelligence et de toute ta force. 31 Voici le deuxième : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là. » 32 Le spécialiste de la Bible reprend : « Très bien, maître, tu as eu raison de dire qu’Il est l’unique, et à part Lui il n’y a rien d’autre. 33 De plus, l’aimer de tout son cœur, de toute sa capacité de discernement et de toute sa force, et aimer le prochain comme soi-même, tout cela est plus grand que tous les sacrifices d’animaux et toutes les offrandes au temple. » 34 Alors, remarquant qu’il avait répondu sagement, Jésus lui dit : « Tu n’es pas loin du monde de Dieu. » Et plus personne n’osait l’interroger.


Le commentaire

Faire le ménage avec nos religions

Récemment, Mohamed Morsi, président récemment élu d’Égypte, a déclaré devant le scandale provoqué par un film dénigrant l’Islam (l’innocence des musulmans) : « La liberté des hommes s’arrête là où commence la loi de Dieu. » En d’autres mots, la religion et les lois religieuses ont une priorité sur tout ce qui est humain, incluant la liberté humaine. Qu’en pensez-vous? À l’opposé, j’ai le souvenir d’un oncle qui, voulant se disculper d’être un catholiques non pratiquant et connaissant mon intérêt pour la Bible, me disait : « Dans le fond, ce que la religion chrétienne nous demande, c’est de nous aimer les uns les autres, n’est-ce pas? » Selon vous, lequel de M. Morsi ou de mon oncle a raison? Et si c’était ni l’un ni l’autre… Laissez-moi expliquer en relisant avec vous l’évangile de ce jour.

Un scribe ou spécialiste de la Bible pose une question à Jésus sur le plus grand de tous ces commandements qu’on retrouve dans la Bible, dont certains évaluaient le nombre à 613, 248 consistant en des commandements positifs (« fais ») et 365 en des commandements négatifs (« ne fais pas »). Dans ce contexte, on comprend l’importance d’établir des priorités. Vous connaissez la réponse de Jésus qui se divise en deux parties : d’abord la reconnaissance que Dieu est unique et l’appel à l’aimer de tout son être, une reprise de la prière « Chéma Israël » qu’un Juif reprenait matin et soir, puis l’amour du prochain considéré comme un autre soi-même. Le scribe, retrouvant dans la réponse de Jésus des passages tirés de la Bible, s’empresse de l’appuyer avec d’autres passages. Jésus conclut qu’il a tout à fait raison, mais ajoute que s’il n’est pas loin du monde de Dieu, il n’y est pas tout à fait encore. Question : mais voyons, que manque-t-il à ce scribe qui est pourtant très bien?

Pour bien comprendre la réponse de Jésus, il faut d’abord se demander : pourquoi parle-t-il d’un premier commandement, puis d’un deuxième? Est-il en train d’établir un ordre de priorité, si bien que le premier passe avant le deuxième, et qu’en cas de conflit, le premier a préséance? Ce serait mal connaître l’ensemble de son message. Notons que Jésus ne parle pas d’abord d’amour de Dieu, mais d’unicité de Dieu : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Qu’est-ce que cela veut dire? Quand on dit d’une réalité qu’elle est unique, on affirme qu’il n’existe rien d’autre de comparable. Et dans le cas de Dieu, on doit admettre deux choses : puisqu’il n’y a aucune réalité dont nous faisons l’expérience qui se compare à lui, sa compréhension nous échappe, il demeure un mystère; de plus, Dieu étant par définition un absolu, il ne peut être que le seul absolu, tous les autres étant des idoles ou faux dieux : pouvoir, argent, autorité, plaisirs, honneur, gloire, lois, etc. Parmi les idoles ou les faux dieux, il faut même ajouter la religion, quand celle-ci prétend être un absolu alors qu’elle n’est qu’une expression socioculturelle d’une expérience religieuse sans doute authentique, mais avec toutes les limites des gens qui l’expriment à ce moment. Rappelez-vous que plus tôt dans la journée Jésus a fait le ménage au temple de Jérusalem. Accepter de vivre avec un absolu qui demeure un mystère, donc qu’on ne maîtrise pas vraiment et éliminer tous les faux absolus, est extrêmement difficile : parlez-en aux Hébreux marchant dans le désert sous la direction de Moïse et demandant d’avoir une religion agraire et de rendre un culte au veau d’or, un réalité qu’ils maîtriseraient mieux qu’un Dieu dont il ne pouvait dessiner le visage. Pourtant, c’est la condition essentielle pour entrer dans le monde de l’amour, l’amour de Dieu et l’amour des autres. Voilà pourquoi Jésus ne peut pas lancer son invitation à l’amour sans d’abord parler de l’unicité de Dieu. Laissez-moi expliciter davantage.

Vous connaissez le « Big Bang », du moins, vous en avez entendu parler. C’est la théorie la plus répandue dans le monde scientifique pour expliquer la naissance de l’univers, et surtout pour expliquer pourquoi les astres s’éloignent continuellement les uns des autres, comme propulsés à partir d’un même point, une explosion originelle. Dans le « Big Bang » il y a deux éléments essentiels : tout d’abord l’énergie centrale inouïe, puis l’espace ou le vide infini qui permet une expansion infinie. Si le « Big Bang » reflète quelque chose de Dieu, on ne sera pas surpris de constater qu’il peut servir d’analogie pour comprendre la réalité spirituelle de Dieu dans nos vies : tout part du centre de nous-mêmes, du plus profond de notre cœur. S. Paul écrit : « L'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous fut donné. » (Rm 5,5) Par la suite, l’histoire humaine devient l’expansion de cet amour qui vient de Dieu même, à l’image de l’univers. Pour permettre cette expansion, il faut de l’espace, et donc la mort de tous les faux absolus; car ceux-ci mentent en disant : je vais étancher ta soif, je vais combler tes besoins, je vais enfin te permettre de t’assoir et te reposer. Cet amour est en expansion infinie tout comme l’univers, car elle vient de Dieu et ne peut être étanché que par Dieu lui-même. Voilà pourquoi « tu aimeras le Seigneur ton Dieu » est le premier commandement, il est l’origine et la fin de tout ce qui existe. Par contre, personne n’a vu Dieu, et donc on ne peut aimer concrètement une réalité qui nous échappe. La première lettre de Jean dit ceci : « Si quelqu'un dit: "J'aime Dieu" et qu'il déteste son frère, c'est un menteur: celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, ne saurait aimer le Dieu qu'il ne voit pas. » (1 Jn 4,20) En d’autres mots, l’amour de Dieu passe nécessairement par l’amour du prochain. Ainsi, amour de Dieu et amour du prochain sont indissociablement liés : la seule façon d’aimer Dieu c’est de commencer par aimer celui ou celle qui est à côté de moi. Plus précisément, chercher à découvrir les vrais besoins des gens et y travailler constitue le chemin vers Dieu. Penser plaire à Dieu en multipliant les gestes dit religieux est une immense illusion : « Aimer Dieu de tout son cœur, …aimer le prochain comme soi-même, tout cela est plus grand que tous les sacrifices d’animaux et toutes les offrandes au temple. » dit le scribe de l’évangile.

On comprend maintenant la réponse de Jésus. Une vie humaine, la mienne comme la vôtre, doit prendre conscience de tous les faux absolus de sa vie et les refuser comme absolus, et cela se fait en affirmant que l’Absolu est unique et n’est en rien comparable à tout ce que nous connaissons. Cela permet d’être attentif à ce qui gronde dans notre cœur, comme un immense volcan, un amour intense qui ne demande qu’à s’exprimer, comme le « Big Bang ». Cet amour a les dimensions de l’univers et ne pourra être rassasié que par l’infini de Dieu, car il a pour origine Dieu lui-même, mais il ne peut s’exprimer qu’à travers les êtres humains qu’il rencontre et dont il essaie de combler des besoins véritables.

En quoi le président égyptien Morsi, dont nous avons parlé au début, a-t-il tort? C’est d’imaginer une opposition entre les lois religieuses et les besoins humains : si les lois religieuses s’opposent aux besoins humains, elles sont alors des idoles ou des faux absolus, car les besoins humains véritables prennent leur source en Dieu même, et cela inclut la liberté. En quoi mon oncle, dont j’ai également parlé au tout début, a-t-il tort en disant que la religion chrétienne se résume à nous aimer les uns les autres? C’est de réduire la foi chrétienne en un ensemble de préceptes moraux à respecter. Mais, direz-vous, qu’il y a-t-il de mal à ces magnifiques principes moraux de l’amour. Le mal, ce sont les faux absolus des principes. L’amour n’est pas une question de principe, c’est l’abandon à ce qui jaillit du plus profond de notre cœur, un volcan dynamique dont la lave ne suit pas de chemins tracés d’avance, mais suit les méandres de la réalité changeante.

Dernière question : qu’est-ce qui manque au scribe ou spécialiste de la Bible dont Jésus apprécie la réflexion, selon s’écrit l’évangéliste Marc? Deux choses. La première, il n'a pas encore découvert que ce n’est pas d’abord l’être humain qui aime, mais c’est Dieu a pris l’initiative d’aimer en intervenant dans notre humanité, et que le commandement de l’amour qu’il nomme a un visage, celui de Jésus. La deuxième, l’amour qui s’épanouit va rencontrer la souffrance et la mort, et que cette mort ne contredit pas l’amour, mais l’ouvre sur une dimension infinie. C’est ce qu’a vécu Jésus.

Après avoir dit tout cela, qu’est-ce que je veux retenir de cet évangile de Marc? D’abord, m’émouvoir en prenant conscience que toute la vie de Jésus est l’expression de l’amour de Dieu, qu’il appelait « papa », et du prochain qu’il essayait sans cesse de remettre debout. Ensuite, ce qui a habité Jésus m’habite également. Mais cela amène la question : dans quelle mesure suis-je prêt à laisser libre court à cette formidable énergie amoureuse, et donc à faire le ménage avec toutes mes religions?



-Octobre 2012




En espagnol ici, DESDE MI BLOG PERSONAL






LE PLUS IMPORTANT

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Mc 12, 28-34
Un Scribe s'approche de Jésus. Il ne vient pas lui tendre un piège ni discuter avec lui. Sa vie est fondée sur des lois et sur des normes qui lui indiquent comment se comporter à chaque instant. Une question s'est éveillée cependant dans son cœur: Quel est le premier des commandements? Qu'est-ce que le plus important pour réussir sa vie?
Jésus comprend très bien ce que cet homme ressent. Lorsque dans la religion, on accumule des normes et des préceptes, des coutumes et des rites, on se disperse facilement sans savoir exactement ce qui est fondamental pour orienter sa vie d'une manière saine. C'est quelque chose de ce genre qui arrivait dans certains secteurs du judaïsme.
Jésus ne reprend pas les commandements de Moïse. Il lui rappelle simplement la prière que tous les deux ont récitée ce même matin au lever du soleil, en suivant la coutume juive: "Ecoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur; tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur".
Le Scribe pense à un Dieu qui a le pouvoir de commander. Jésus le place face à un Dieu dont il faut écouter la voix. Le plus important n'est pas de connaître des préceptes et de les accomplir. Ce qui est décisif c'est de s'arrêter pour écouter ce Dieu qui nous parle sans prononcer des paroles humaines.
Lorsque nous écoutons le Dieu véritable, un attrait vers l'amour s'éveille en nous. Ce n'est pas, à proprement parler, un ordre. C'est ce qui jaillit en nous lorsque nous nous ouvrons au Mystère ultime de la vie: "Tu aimeras". Dans cette expérience il n'y a pas d'intermédiaires religieux, pas de théologiens ni de moralistes. On n'a besoin de personne du dehors pour venir nous le dire. Nous savons que le plus important c'est d'aimer.
Cet amour envers Dieu n'est pas un sentiment ni une émotion. Aimer celui qui est la source et l'origine de la vie c'est vivre en aimant la vie, la création, les choses et, par dessus tout, les personnes. Jésus parle d'aimer "de tout son cœur, de toute son âme, de tout son être". Sans médiocrité ni calculs intéressés mais d'un cœur confiant et généreux.
Jésus ajoute quelque chose dont le scribe n'a pas parlé. Cet amour envers Dieu est inséparable de l'amour du prochain. On ne peut aimer Dieu qu'en aimant son frère. Autrement, l'amour envers Dieu est un mensonge. Comment pourrions-nous aimer le Père sans aimer ses fils et ses filles?
Nous ne faisons pas toujours attention à cette synthèse de Jésus. Nous avons fréquemment tendance à confondre l'amour de Dieu avec les pratiques religieuses et avec la ferveur, tout en ignorant l'amour pratique et solidaire envers ceux qui sont exclus par la société et oubliés par la religion. Mais, quelle vérité y-a-t-il dans notre amour envers Dieu si nous tournons le dos à ceux qui souffrent?

José Antonio Pagola
Traducteur: Carlos Orduna, csv

La messe expliquée aux enfants


 
Pourquoi se rassembler ?
Aujourd’hui, nous avons laissé tout ce qui nous occupait chez nous. Nous sommes rassemblé car nous avons rendez-vous. Nous avons rendez-vous avec Dieu. Nous sommes tous réunis avec Jésus pour reconnaître tout le bien que Dieu nous fait.
 
Signe de croix.
Avons-nous bien réfléchi au geste que nous venons de faire? Reprenons-le étape par étape:
Au nom du Père, la main sur le front.
Je voudrais écrire Dieu sur tout mes rêves.
Je voudrais marquer Dieu sur toutes mes idées.
Je voudrais que la main de Dieu soit sur toutes mes pensées.
 
Au nom du Fils, la main sur le coeur.
Je voudrais dire Dieu, je voudrais chanter Dieu avec tous les mots de mon amour.
Je voudrais planter Dieu dans tous les jardins de ma tendresse.
 
Au nom du Saint-Esprit,
la main qui fait la traversée et le voyage depuis une épaule jusqu’à l’autre épaule.
Je voudrais écrire Dieu sur tout moi-même.
Je voudrais m’habiller de Dieu de haut en bas et d’une épaule à l’autre.
 
Je voudrais que le grand vent de l’Esprit souffle d’une épaule à l’autre,
d’un bout du monde à l’autre jusqu’aux extrémités de la terre.”
                                     
Rite pénitentiel.
Tout au long de notre vie, Dieu nous montre qu’Il nous aime. Il fait alliance avec nous. Il nous appelle à l’aimer et à nous aimer les uns les autres. Si nous-nous tournons vers lui pour lui demander de nous pardonner tout le mal que nous avons fait pour regretter aussi de ne pas avoir fait plus de bien, alors les couleurs de l’arc-en-ciel illumineront notre coeur!
 
Gloire à Dieu
Le mot gloire veut dire “ce qui a du poids”. Avec cet hymne très ancien, nous chantons “ louange et gloire à Dieu”.Nous exprimons ainsi que Dieu est important pour nous.
 
Ecoute de la Parole.
Nous-nous asseyons pour écouter attentivement des lectures de la Bible. Elles nous racontent l’histoire de Dieu avec les hommes. Elles nous guident pour notre vie.

Psaume.
Le psaume est une prière chantée qui se trouve dans la Bible. Jésus à prié Dieu avec les psaumes.
 
Se tenir debout
Nous sommes une assemblée de personnes que Dieu relève, que Dieu met debout, un peuple de ressuscités. Etre debout, c’est être vivant. En écoutant la Parole debout, nous accueillons Jésus Christ vivant pour toujours. L’Evangile c’est Jésus vivant parmi nous.
 
Signe de croix. (Sur le front, les lèvres, le coeur)
C’est pour graver l’Evangile dans notre esprit, pour l’annoncer autour de nous, et pour le vivre de tout notre coeur.
 
Le livre
En élevant le Livre des Evangiles, le prêtre nous dit: “Voilà la Parole de Dieu qui nous est transmise par les chrétiens qui ont vécu avant nous!” Et nous reconnaissons Jésus vivant qui s’adresse à nous aujourd’hui.
 
Profession de foi
Nous venons d’entendre la parole de Dieu. Debout, nous disons avec tous les chrétiens, d’une seule voix, notre foi en affirmant bien haut: “je crois!”
 
Prière universelle.
Cette prière est universelle parce que nous prions Dieu pour tous les hommes et femmes de la terre. Nous ne voulons pas rester fermés sur nous même: nous ouvrons nos coeurs à la vie des hommes.
 
 
Offrir/s’offrir.
Dieu ne nous demande pas de lui sacrifier des animaux, comme on le faisait autrefois. Il ne nous demande pas non plus de mourir sur une croix comme Jésus l’a fait. Il nous demande de lui offrir notre vie de tous les jours, comme un beau cadeau. En apportant du pain et une coupe de vin, des lumières et des fleurs mais aussi nos bonheurs et même nos malheurs de chaque jours, c’est dire “merci” à Dieu pour la vie qu’Il nous donne.
 
Et avec votre Esprit.
Cela veut dire: “Et avec vous aussi!”. Dans certains pays, nous aurions dit: “Il est au milieu de nous!”
 
Adoration.
Le prêtre lève l’hostie puis la coupe pour que nous puissions voir et adorer respectueusement le corps et le sang du Christ et après seulement nous incliner devant la grandeur de son Amour.
 
Notre Père
Par sa vie, Jésus nous a montré que Dieu est proche de nous, comme un Père qui nous aime. Il nous apprend à le prier en l’appelant “Père”.

La Paix.
Puisque Dieu est notre Père, nous sommes tous frères et soeurs en Jésus Christ. Nous nous serrons la main ou nous nous embrassons pour nous transmettre la Paix qui vient de Jésus, le Christ.
  
 
Communion.
Voici ce que disait St Cyrille (4° siècle):
“Lorsque tu t’avances, ne t’approche pas les mains grandes ouvertes ni les doigts écartés,
fais un trône pour ta main qui va recevoir le Roi.
Reçois le corps du Christ dans le creux de ta main et réponds: AMEN”
 
 
Action de grâce.
C’est une prière de reconnaissance et de remerciement à Dieu. Dans le pain que nous avons partagé, c’est Dieu lui-même qui se donne par Jésus, le Christ ressuscité. Il fait de nous des hommes nouveaux avec un coeur nouveau.
Jésus Christ,
tu offres ton amour à tous et tu regardes chacun avec les yeux du coeur.
Je te prie. (Silence)
je voudrais savoir aimer comme toi tu aimes.”
 
 Bénir.
 Le prêtre trace sur nous une large croix avec sa main. Par cette bénédiction, Dieu nous enveloppe de sa force et de son amour avant de nous envoyer témoigner de la résurrection de Jésus Christ.
 
                     “  allez dans la Paix et la joie du Christ ! ”
 
Et après?
 On ne peut pas toujours rester entre chrétiens. Il faut se séparer pour aller vivre avec les autres. Le peuple rassemblé à la messe est une graine du peuple de Dieu qui va germer dans le monde.

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