mercredi 24 juin 2015

Homélie pour la Fête de Saint-Jean-Baptiste le 24 juin 2015



Comme disait Mgr Jean-Claude Turcotte, decedé d'ici peu..."Il existe plusieurs manières de fêter la Saint-Jean.

On peut le faire en allumant un grand feu de joie qui célèbre la victoire de la lumière sur les ténèbres. On peut danser, chanter, manger ensemble. On peut prendre part à un spectacle qui rassemble une grande foule, jeune et enthousiaste. On peut aussi profiter de la Saint-Jean pour s'évader de la ville ou se reposer un peu à la maison.

Nous, ce matin, nous fêtons la Saint-Jean en participant à une Eucharistie qui fait mémoire de la nativité de Jean le Baptiste. C'est une tradition qui remonte loin dans le temps et que nous tenons à conserver."

Aujourd’hui ca fait 400 ans (en 1615) qu'on  a célébrée la première messe en Nouvelle France.





Vous le savez, la Nouvelle-France, le Québec Montréal et même Rigaud, ont été fondés par des femmes et des hommes qui croyaient en Dieu et au Christ. Je pense à Samuel de Champlain, fondateur de la ville de Québec.
La première messe célébrée sur l'île de Montréal eut lieu le 24 juin 1615 à la rivière des Prairies, par le père Denis Jamet assisté du père Joseph Le Caron, Récollets. Au sujet de cette première messe dite sur l'île du Mont Royal, Samuel de Champlain déclare :
« et le jour suivant, je party de là pour retourner à la rivière des Prairies, où estant avec deux canaux de Sauvages, je fis rencontre du père Joseph [Le Caron], qui retournoit à notre habitation, avec quelques ornements d'Église pour celebrer le saintc Sacrifice de la messe, qui fut chantee sur le bord de ladite riviere avec toute dévotion, par le Reverend Pere Denis [Jamet], et Pere Joseph [Le Caron], devant tous ces peuples qui estoient en admiration, de voir les ceremonies dont on fait et des ornements qui leur sembloient si beaux, comme chose qu'ils n'avoient jamais veuë: car c'estoient les premiers qui ont celebré la Saincte Messe. »
Je pense à Mgr François de Montmorency-Laval, premier évêque de Québec; il structura l'Église de la Nouvelle-France. Je pense à Marie de l'Incarnation que le pape Jean-Paul II a béatifiée en 1980 et que le Pape François a canonisée en avril (3) de l’année passée. Elle fut à la fois« mystique et femme d'action, mère et religieuse, femme d'affaires et éducatrice. »

Rigaud est fondée en 1783 alors qu'y est construite la première maison. Une première chapelle est érigée en 1800. En 1820, une première église, l’église Sainte-Madeleine, est construite en Pierre.  Le nom de la paroisse de Sainte-Madeleine-de-Rigaud rappelle sainte Marie Madeleine de même que Louise-Madeleine Chaussegros de Léry, fille de Gaspard-Joseph Chaussegros de Léry et épouse de Michel Chartier de Lotbinière, seigneur de Rigaud. En 1844, une première croix est érigée sur le sommet de la montagne de Rigaud.

En 1850, le curé Joseph Désautels fonde le Collège Bourget sur la recommandation de l'archevêque de Montréal, Ignace Bourget.

En 1856, le presbytère de Sainte-Madeleine de Rigaud est détruit par un incendie. En 1859, les sœurs de Saint-Anne s’établissent à Rigaud. En 1874, le sanctuaire Notre-Dame-de-Lourdes sur la montagne de Rigaud est créé.
 Le presbytère est construit en 1901, alors que la statue du Sacré-Cœur est érigée deux ans plus tard. 

En 1920, l’église Sainte-Madeleine, érigée cent ans plus tôt, est reconstruite.
 En 1933, les sœurs de Sainte-Anne ouvrent le Jardin de l'enfance, école primaire, aussi surnommé le Petit collège car il prépare à l'entrée au Collège Bourget.

En 1940 on bâtit la maison Charlebois pour la formation des novices clercs de Saint-Viateur de Montréal et pour l’infirmerie pour les religieux malades. En 1951, la croix sur la montagne de Rigaud devient illuminée.

 J'évoque ces grandes figures de notre histoire – en regrettant de devoir me limiter à quelques noms – parce qu'elles ne sont pas étrangères à la célébration annuelle de la Saint-Jean.

Les premières valeurs humaines et spirituelles qui nous ont été transmises étaient chrétiennes. Avec ses hauts et ses bas, ses ombres et ses lumières, toute notre histoire a été marquée par ces valeurs. Sans elles, nous ne serions pas ce que nous sommes devenus. Ce n'est pas en disant « je ne me souviens plus », mais en proclamant « je me souviens » qu'un peuple peut continuer à grandir.
Ces valeurs que les fondateurs nous ont léguées d'où venaient-elles?

Elles venaient tout droit de cet homme Jésus que Jean le Baptiste a eu mission de désigner à ses concitoyens. « Ce n'est pas moi »celui que vous attendez, leur a-t-il dit, ce n'est pas moi le messie, ce n'est pas moi le sauveur que vous espérez, mais « le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de lui défaire ses sandales ».

 Saint Jean le Baptiste, personnage du Nouveau Testament, fut prédicateur en Palestine au temps de Jésus-Christ. Dans le christianisme, c'est le prophète qui a annoncé la venue de Jésus-Christ, qui l'a baptisé sur les bords du Jourdain, après l'avoir désigné comme « l'agneau de Dieu », et lui avoir donné ses propres disciples.













Que nous enseigne encore la fête de la nativité de Jean Baptiste ? 


La naissance de Jean-Baptiste fut pour ses parents Zacharie et Élisabeth un événement inespéré. Ils étaient âgés et à leurs yeux l’avenir ne devait plus leur offrir grand chose. Mais voilà qu’est survenu l’inconcevable. Une bonne nouvelle comme ils n’en attendaient plus ! Un fils. 

Ainsi donc par sa naissance, Jean-Baptiste nous dit : Que Dieu n’a pas encore dit son dernier mot dans notre vie et dans le monde. Il a encore de bonnes surprises à nous faire. 

Nous sommes appelés à entendre ce message, à ouvrir les yeux et à reconnaître les heureux événements qui jalonnent notre route. Ils ne sont pas souvent spectaculaires, mais ce sont autant de petits signes qui disent que le bon et le bien ne se sont pas détournés de nous. À travers eux, le Seigneur nous fait des clins d’œil. Il nous dit : « Ne te ferme pas, ne te replie pas sur toi-même et sur ce qui te pèse. » 

Jean-Baptiste encourageait les gens à pratiquer la Loi, à être bons, à partager. Il les appelait à la conversion, à une vie nouvelle. Il essayait de ranimer l’espoir. Et on venait à lui. 

Il me semble que malgré tout nous  n’avons pas plus de raison d'être pessimistes car Jean-Baptiste a beaucoup de fils et de filles qui, comme lui, sèment autour d’eux de l’espoir. Au milieu de leur famille ou de leur quartier, dans leur métier ou leurs loisirs, en paroles ou en actes, ils remettent de l’espoir dans les cœurs. Fêter Jean-Baptiste, c’est prendre le temps de reconnaître ces hommes et ces femmes, de les remercier et surtout de prier pour eux afin qu’ils ne se prêchent pas eux-mêmes mais celui qui vient âpres eux dans un monde où règnent souvent la déception, la désillusion, le défaitisme, la déprime. 

Enfin souvenons-nous que la vie et le ministère de Jean ne s’expliquent pas en dehors de leur référence à Jésus. Le nom de Jean signifie « Dieu fait grâce ». C’est ce que Dieu réalise pour nous aujourd’hui. De manière inattendu “Dieu fera grâce il nous donnera la joie d’être ses filles et ses fils. 

Jean le Baptiste était un homme tout d'une pièce. Il était d'une droiture à toute épreuve et d'une sincérité jamais prise en défaut. Jésus a dit de lui qu'il était un prophète, « et bien plus qu'un prophète »,puis il a ajouté que « parmi les hommes, il n'en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste ». Jean le Baptiste a été le plus grand parmi les hommes et parmi les prophètes parce qu'il lui a été confié la tâche de désigner Jésus comme l'envoyé de Dieu et parce qu'il a accompli cette tâche d'une manière admirable. Il a parlé avec force et avec clarté, s'oubliant entièrement lui-même pour mieux accorder toute la place à celui dont il révélait la présence au monde.

Chers amis, une des très grandes richesses que les fondateurs de la Nouvelle-France nous ont léguée, c'est l'Évangile de Jésus qui est le Messie, le Sauveur, la Lumière du monde, le Fils de Dieu. Cet Évangile enseigne le respect dû à toute personne, petite ou grande, naissante ou mourante, riche ou pauvre, malade ou en bonne santé.

Cet Évangile va plus loin encore. Il accorde la priorité aux plus petits, aux plus faibles, aux plus pauvres, aux rejetés, aux méprisés de toute société. Il invite à découvrir en toute personne le visage même de Dieu. Pour construire la paix, l'Évangile de Jésus appelle au pardon et à la réconciliation, à la justice, au partage et à l'entraide.

Il fustige le mensonge et encourage la recherche de la vérité.
Cet Évangile annonce la victoire de la vie sur la mort.
Il invite à communier déjà à la vie de Dieu.
Il promet notre résurrection future.
Mais surtout, par-dessus tout, il prêche l'amour.
« Dieu est amour », a écrit saint Jean.
Et Jésus a dit : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. »
Et il a énoncé cette règle que nous appelons « la règle d'or» : « Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. »

En fêtant aujourd'hui Jean le Baptiste, nous rendons grâce aujourd'hui pour l'héritage qui nous a été légué, et nous affirmons notre volonté de le préserver, d'en vivre et de le transmettre. Que Dieu nous y aide.


À vous toutes, à vous tous, je souhaite une très heureuse fête de la Saint-Jean.  Amen.

P. Gustavo Quiceno. mxy
Pretre de service Paroisse Ste-Madeleine 


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La fête célébrée ce jour-là, le 24 juin, était la même qu’à notre époque :
La Nativité de saint Jean-Baptiste. Nous savons que cette fête est célébrée à cette date dans l’Église Catholique depuis le 5e siècle. Mais une question peut surgir à notre esprit à savoir si cette première messe sur l’île de Montréal était la première célébration de la fête de la Saint-Jean-Baptiste au Canada. La réponse est non. Les premières célébrations de cette fête chrétienne en Nouvelle-France auraient eu lieu dès 1606. Des colons français se dirigeant vers ce qui deviendrait l’Acadie firent escale à Terre-Neuve et célébrèrent, le 24 juin, la Saint-Jean-Baptiste sur les côtes.

Donc, depuis les premiers temps de la colonie en Nouvelle-France jusqu’à nos jours, la dévotion à saint Jean-Baptiste s’est propagée au Québec et en terre canadienne. Les Relations des Jésuites racontent que, dès 1636, nos ancêtres célébraient avec éclat la fête de la Saint-Jean.
Pour ce qui est de la fondation de la fête nationale elle remonte à 1834. M. Ludger Duvernay en fut le père et l’organisateur.

Quelles sont les raisons qui ont porté les Canadiens d’alors à adopter saint Jean-Baptiste pour leur patron ?
On sait que depuis de longues années, on désignait les Canadiens français sous le nom de Jean-Baptiste, sans doute à cause du nombre considérable de ceux qui portaient le nom du saint patron. Ajoutons que les fondateurs de la Société Saint-Jean-Baptiste avaient probablement en vue de rappeler le souvenir de la fête de la Saint-Jean que nos ancêtres célébraient à Québec dès les premiers temps de la colonie.

C’est ainsi que cette même Société Saint-Jean-Baptiste fit ériger en 1915, près de la rivière des prairies, un monument rappelant la première messe avec cette inscription : En souvenir du troisième centenaire de la première messe au Canada, célébrée sur le bord de la rivière des Prairies par le Père Récollet Denis Jamet, assisté du Père Joseph le Caron, en présence de Champlain, le 24 juin 1615, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal a fait ériger ce monument le 24 juin 1915.   (Georges Morin, o.f.m) 




Références:

Homélie de Mgr Turcotte, fête pour la St-Jean-Baptiste 2007.


Wikipedia.org

http://www.francoisdassise.ca/la-premiere-messe-dite-sur-lile-de-montreal/




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