vendredi 19 avril 2013

Pas envie d’aller à la messe ?



Lettre ouverte à un adolescent qui préfèrerait rester sous sa couette que d’aller « faire de
la présence » à la messe le dimanche matin.

(inspiré d’un article de J. LEVIVIER dans l’hebdomadaire « Famille Chrétienne »).

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Tu le dis à longueur de temps : tu n’aimes pas la messe et tous les prétextes sont bons pour y 
échapper. Tu essaies de négocier mais tes parents restent aussi inébranlables que Bouddha : tant 
que tu es sous leur toit, il y a des incontournables et la messe du dimanche en fait partie. 

En prime, il faut mettre un pantalon, une chemise et des chaussures correctes … Tu grognes, tu 
grondes, tu finis par obtempérer et arrives sur les chapeaux de roues pendant le chant d’entrée. 
Freinage d’urgence au Kyrie. « L’essentiel, c’est de participer », grommelles-tu avant de te 
rendormir. Tu parles d’une participation ! Tu subis. Maintenant que tu es là, réveille-toi et fais 
contre mauvaise fortune bon cœur. 

Sers-toi de ta voix, pour chanter avec tes frères, prier avec eux, répondre aux oraisons du prêtre. 
Sers-toi de tes yeux et de tes oreilles : la liturgie, que te dit-elle de Dieu ? 

Sers-toi de tes mains et de tes jambes : chaque attitude physique reflète une attitude du cœur. 
Tu vas à la messe pour répondre à l’appel du Christ. Le dimanche, point de réveil, ce sont les 
cloches qui sonnent (moins tôt, avoue !) : le Seigneur t’appelle. La messe, disent les prêtres qui 
ont fait du marketing dans leur jeunesse, est un rendez-vous d’amour. Un rendez-vous d’amour ? 
Ça devrait te parler ! Pour tes amis, tu es fidèle et disponible. Le téléphone sonne et, hop, te voilà
prêt à bondir pour venir en aide au copain qui t’appelle ou qui t’invite. Or, le Christ est bien plus 
que ton ami, il est ton frère et ton Dieu. Et Il t’attend ! Pour quoi faire ? Pour se donner à toi, 
pour remplir ta vie et ton cœur de son amour. Comment le Christ va t-Il donner sens à ta vie si tu 
ne te laisses pas aimer ? Car, dis-moi, qu’est-ce donc qu’un croyant non pratiquant ? N’est-ce pas 
un peu comme un amoureux qui ne verrait jamais sa fiancée ? De quoi nourrirait-il son amour ? 
« La Messe est longue » me dis-tu ; et moi je te réponds parce que ton amour est court ! Je trouve 
même qu’il serait malhonnête de profiter de tes parents, du toit qu’ils t’offrent, des études qu’ils 
te paient, des repas qu’ils te servent, sans partager également avec eux leurs valeurs et à 
commencer par la première : la messe du dimanche. Chez eux tu n’es pas à l’hôtel et rien ne t’est 
dû. Et sache que si « ça te gonfle » d’aller à la messe, tes parents eux aussi en ont peut-être marre 
de repasser ton linge, faire ta lessive ou te conduire ici ou là pour tes soirées et tes rendez-vous 
divers. 

Tu vas à la messe pour rencontrer tes frères. Le dimanche matin, toute la communauté paroissiale 
se retrouve. Les personnes seules, les familles, les enfant du caté, quelques bébés qui assurent un 
fond sonore, un ou deux copains traînés là par leurs parents (aussi ringards que les tiens, quelle 
misère …), des jeunes, des vieux, des petits et des costauds, des drôles et des sérieux, tous 
rassemblés au nom du Seigneur. D’un seul cœur et d’une seule âme, réunis pour prier, chanter, 
nous sommes le signe, les uns pour les autres, de l’amour de Dieu pour chacun de nous. L’Eglise 
ne peut vivre pleinement sans toi. Tu es attendu et ta place reste vide lorsque tu ne viens pas. Tu vas à la messe pour t’offrir avec le Christ. Pas la peine d’ouvrir des yeux comme des 
soucoupes : tu as bien lu. L’eucharistie est, dit l’Eglise, le centre et le sommet de la vie chrétienne 
qu’elle construit en profondeur. Une vie chrétienne sans Eucharistie, c’est un peu comme un 
homme sans colonne vertébrale : ça ne se tient pas, ça n’avance pas, c’est mou et difforme. 
Sais-tu que, par ton baptême, tu es appelé à exercer un sacerdoce baptismal ? Ton sacerdoce 
baptismal consiste à t’offrir toi-même à Dieu, à la suite du Christ. Et c’est l’Eucharistie qui fait le 
lien entre l’offrande du Christ et l’offrande de soi. Le pain et le vin représentent ta vie, ton travail, 
tes joies, tes difficultés. De tout cela, le Christ fait son Corps et son Sang. Dans l’eucharistie ton
offrande rejoint celle du Christ, et est sanctifiée par elle. 

Si bien que « participer » ne consiste pas d’abord à lire, quêter ou chanter : participer, c’est s’offrir 
en même temps que Jésus à son Père : mettre dans la patène toute ta vie, tes projets, tes questions. 
Tu vas à la messe parce que c’est là que se construit ta vie familiale. La messe dominicale donne 
une orientation et une cohérence de fond à ce que tu vis le reste de la semaine. Finalement l’enjeu 
n’est pas une heure le dimanche matin, c’est bien plus que cela : le pardon, la tendresse, la fidélité, 
la charité, le sens du service vécus chaque jour. Tu sais comme cela est difficile, où trouver la force 
de le vivre sinon dans le Christ ? Comment peux-tu m’assurer vouloir rester fidèle à ta femme ou 
à ton mari toute ta vie si tu ne peux être fidèle à une heure de célébration chaque semaine ? 
Alors, toujours obligé d’aller à la messe ? Eh bien oui ! La foi demande toujours une fidélité. 
Comme tout amour, elle s’éprouve et se dit dans la durée. 

Car, n’en doute pas, l’amour est exigeant : dans tout amour, il y a d’abord la volonté d’aimer. 
Jean-Paul II rayonnait d’amour mais n’a jamais lâché sur les exigences de l’amour … Oui, il y a 
un effort à fournir mais cet effort a un but : l’amour. 

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